« La batedoira » (prononcé lo batédouyro)-la batteuse.
Dans le registre c’était mieux avant « veiqui », voici « la batedoira ». La première grande révolution agricole « fuguèt », fut cette machine qui nécessitait du monde mais qui permettait de gagner beaucoup de temps. Mais une batteuse comment ça marche ?
« Fau de’n prumier tot netiar ». Il est nécessaire que tous les lieux de travail soient propres : grange, grenier, « granier o solier », et la cour. Pour faire marcher « la batedoira » il y a une locomotive, d’où la nécessité de préparer « lo bòsc de braça », le bois d’alimentation de la chaudière. Un de mes grands-pères tenait la place « de l’engrenador », l’homme qui glisse les épis entre « las dents de la batedoira » en faisant en sorte de ne pas se faire happer le bras. Pendant ce temps, en bas de la machine « los ensachadors » remplissent les sacs de grain et les marquent. « Los òmes fòrts », les plus solides « paran las gerbas », jettent les gerbes à la fourche en haut de la batteuse. Elles sont attrapées, « a costa de l’engrenador », par d‘autres personnes, « los desmeladors o desliadors » qui détachent et préparent les gerbes pour « l’engrenador ». « Au tuòu de la batedoira », à l’arrière de la machine, « las palhejairas » tirent la paille « au rasteu », au râteau, pendant que d’autres enlèvent les « borrilhs », la poussière au balai, « a la balaja ». Peut-être que la place la moins difficile est « au palhier » à placer la paille en ordre dans la grange. Tout ce travail se fait « dins la pòuvera », dans la poussière et la chaleur.
Heureusement les repas de battage étaient à la hauteur du travail : gargantuesques ! « Lo torrin », la soupe, « e lo chabròu » étaient suivis de civet de lapins avec des crêpes de sarrasin, « daus crespeus ». Ma grand-mère me disait qu’elle en faisait des montagnes et que chacune devait être assez fine pour qu’une fois roulée elle pût passer dans son alliance. « E de segur », et bien sûr tout ça avec «de las padelas », avec des poêles en fonte !