Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

dimanche, août 03, 2008

La comuna (prononcé lo coumuno)-la commune.

Ce mot nous vient d’un latin populaire communia qui désigne une communauté de gens. « A la débuta », au départ, c’est une association de bourgeois, habitants des bourgs. « De’n prumier », d’abord crées dans des moments exceptionnel et d’urgence, « quelas associacions urbanas » (kéla achochiachiou urbana), ces associations urbaine vont « brin a brin », peu à peu, s’organiser pour devenir des communautés à forte autonomie.
En domaine d’oc va se développer dés le X° siècle « jursinc’au jorn de la conquesta francesa », jusqu’à la conquête française du Languedoc en 1270 et de l’Aquitaine en 1453, un modèle économique et culturel original. « Las comunas dau miegjorn », les communes du midi sont « dubertas », ouvertes aux influences venues d’Orient et « eiretieras », héritières du droit romain. Nous avons de très nombreux témoignages de la vitalité de ces petites Républiques urbaines et de leurs larges libertés communales. « Entau », ainsi, s’installa en janvier 1189 la République de Toulouse, 600 ans avant « la Revolucion francesa ».
« Veiqui d’exemples de chartas comunalas que se trobavan a l’Edat-Mejan en domeni d’òc ». Voici quelques exemples de chartes communales en cours au Moyen-Âge dans le midi. « Laidonc » à Fors de Bigorre on déclarait, bien sûr en langue d’oc, en 1097 : « Nous qui valons chacun autant que vous et qui, réunis, pouvons plus que vous, nous vous établissons notre seigneur, à condition que vous respectiez nos droits et privilèges, sinon, non. ». De même, « tot parier a Bordeu », à Bordeaux au XIII° siècle les habitants écrivaient : « Tots los òmes e totas las terras son liuras de lora natura e, tota servituda es usurpada e contrari au drech comun »-Tous les hommes et toutes les terres sont libres de leur nature et, toute servitude est usurpée et contraire au droit commun ».
Et dire « que n’i a enquera », qu’il y a en a encore pour s’étonner de notre appétit pour les municipales !