Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

lundi, octobre 29, 2007

subremerchat

« Subremerchat » (prononcé chubrémèrsa) – littéralement : surpermarché.
Comme dans toutes les langues, en occitan nous avons beaucoup d’adverbes et de prépositions pour se positionner dans l’espace : « denaut (en haut), debàs (en bas), davant (devant), darrier (derrière), a drecha (à droite), a mança (à gauche), en fàcia (en face), tras ‘au travers), a costat (à côté), au ras (au près), jos (sous), sus o subre (sur). »
Nous pouvons en plus composer d’autres mots à partir de ceux là : « dejos » (dessous), « subretot » (surtout), ou encore « subremarchat » (supermarché). En parlant de « subremarchat » n’avez-vous pas remarqué que deux grandes commissions « vòugudas », voulues par notre président ont rendu des conclusions complètement contraire. « La comission Attali perpausa de tot desliura » (pèrpawzo dé tou deïliwra), de libérer totalement le marché, « lo merchat » : « liure concurença a plen luquet », à fond la libre concurrence, et tant pis pour la planète et ceux qui la peuplent. Pour sauver la croissance, « la senta creissença, frotjada » : « daus subremerchats clafits de bafréia », des supermarché bourrés de bouffe, sans se préoccuper « daus paisans traulhats coma la preissa espotis los rasims », des paysans pressés comme des raisins ; de la pollution dû aux longs transports, ou encore des gens du tiers-monde « preque redusits en enclaus », quasi réduits en esclavage, et tout ça « per aver de las besonhas pas charent », pour avoir des choses à bas prix.
Dans le même temps The Grenelle of the environment, « Lo Grenelle de l’environament », pousse un cri pour sauver notre planète : « fau ‘restar de conilhar se volem nos sauvar », il faut arrêter de brûler notre planète au risque de la détruire dans les 30 ans qui viennent. Il propose tout le contraire de ce que préconise la commission Attali. La consommation équitable doit être aussi une consommation locale. « Anem tornar querre lo lach a la bòria ! »