Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

lundi, septembre 24, 2007

"Lo flamenc", divendres 14 de setembre

« Lo flamenc » (prononcé lou flameinc) : le flamand.
« Lo flamenc, de non pas confondre emb lo becharut », la flamand à ne pas confondre avec le flamant, est une des trois langues parlées en Belgique, avec l’allemand et le wallon. « Lo flamenc » est aussi parlé, « es tanben parlat » (èï tabè parla), en Hollande et dans le nord de la France. Cela fait partie, « quò fai partida », des nombreuses langues d’Europe. Une richesse pour notre continent ! En particulier pour la France, qui rien qu’en métropole possède le plus beau patrimoine linguistique de la C.E : le français, le breton, l’occitan, le catalan, le corse, l’alsacien, le basque et « lo flamenc ».
Si les langues de France « son pas reconegudas per nòstre govern », n’ont pas d’existence légale en France, elles ont un « vertadier », véritable « estatut », statut dans les autres pays d’Europe. En Belgique « lo flamenc » n’est pas nié, c’est une langue qui partage la co-officialité avec le wallon. Même si le bilinguisme n’est pas sur toutes les bouches il est sur les panneaux de signalisation, dans l’administration, « un pauc pertot, ten ».
« Laidonc », alors, quel ne fut pas mon étonnement, « mon esbaudissament », quand j’ai appris que des nationalistes flamands ne voulaient plus que ce bilinguisme soit appliqué sur leur partie de Belgique. « Quala conoria ! Zo vos dise » : le nationalisme est à l’identité ce que la jalousie est à l’amour : « una malaudia », une maladie ! « Quò qu’es lo consequent ? » Qu’est-ce qui est important ? Avoir sa langue parlée, reconnue, visible sur les murs de son pays en compagnie des autres langues, « en armonia » ? Ou bien le principal « qu’es d’escanar, d’estorbir », de tuer la langue rivale sans se rendre compte que c’est sa propre langue que « deissominan entau » que l’on précipite ainsi dans le ravin. « I a paguna rason de far dispareisser una lenga », il n’y a aucune raison de tuer une langue, sinon c’est sa propre langue que l’on condamne par la même.