Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

jeudi, mars 01, 2007

bicar

« Bicar » (prononcé bika) - littéralement et vulgairement : baiser.

Lorsque l’on en a assez de patienter une expression très périgourdine dit: « biquem o ben trempem la sopa ?» (bikein ou bè treinpein lo chopa). On baise ou on trempe la soupe ? J’en conviens, cette expression est sans doute vulgaire. Cependant à la regarder de plus près, vous reconnaîtrez qu’elle nous ramène à deux priorités de base pour nous autres « meitat chen , meitat porc », manger et faire l’amour. D’ailleurs les chiffres sont là pour le confirmer. Les françaises sont « las femnas que menan lo mielh d’Euròpa », les femmes les plus fécondes d’Europe. « Dos enfants, mainatges, drollisson, goiassons » (dou-z- einfan, maïnazé, droulichou, gouïachou), deux enfants par femme c’est là une forte augmentation !

Serions nous un peuple extrêmement actif sexuellement ? « Un pòple de bicaire, de fissaire, de fissonaire ? » Sommes-nous donc très préoccupés par le fait de « sautar, atalar, rasclar, fringar, tisonar » ?. Si c’est le cas, nous serions alors moins fainéants, « lurauds, cossards », que veulent bien nous le faire croire les défaitiste et les Cassandre qui passent leur temps à nous désigner comme les perdants de l’Europe. « Bon a ren », bon à rien le français ? « Pas tan qu’aquò », pas tant que ça.

Et à y regarder de plus près, si nous sommes si féconds, c’est aussi grâce à la solidarité mise en place dans notre pays. « Lo desvelopament de las gardarias e de la mair-nuriciera », le développement des garderies et des aides maternelles par le biais de la redistribution donne la possibilité aux mères qui le souhaitent, « e aus pairs », de reprendre leur travail. « De segur », c’est sûr, le système n’est pas parfait, « subretot dins las campanhas », surtout dans les campagnes, mais des enfants en plus dans une famille c’est un choix, parfois difficile. « E i a pas de rasons que quò siá forçadament las femnas que ne’n patissen dins lor carriera ».

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