Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

mardi, février 21, 2006

Se canta

« Se canta » (prononcé se canto)-littéralement : s’il chante.
Il ne vous a pas échappé, si vous avez regardé la cérémonie d’ouverture des JO de Turin, à un moment donné une chanson que vous connaissez bien : « Se canta ». Certains on dû se demander pourquoi une chanson de chez nous, en occitan, se trouvait en bonne place dans une fête italienne. Et bien la réponse est toute simple. Une partie des compétitions se passe dans les vallées italiennes occitanes. « E òc ! Colhone pas . ». Plus de 100 000 personnes parlent « la lenga dòc » en Val d’Aoste. Et l’occitan à chez les trans-alpins un statut de langue co-officielle avec la langue italienne. Je peux même vous dire que le dialecte occitan qui se parle dans cette partie des alpes est très proche de notre périgourdin. Rien d’étonnant à ce qu’ils aient choisi le « Se canta » pour représenter leur région lors de cette cérémonie.
Et puis tous les peuples n’ont pas pour hymne une chanson d’amour. « Lo Se Canta » est à l’origine béarnais. L’auteur en serait Gaston III, comte de foix et de Béarn, dit Gaston Phoebus (le soleil). Homme puissant et indépendant, entretenant une cour brillante, il aurait écrit ce poème pour sa future épouse, Agnés de Navarre. On en retrouve même une traduction dans une version allemande de 1370, preuve du rayonnement européen de l’occitan depuis le moyen âge.
Il y a aujourd’hui de très nombreuses versions, presque autant que de variations de langue d’oc. Aussi pour vous permettre de chanter lors de la fermeture des JO en compagnie de nos amis italiano occitan, je vous offre les paroles les plus connues, en languedocien.
« Dejos ma fenestra, I a un auselon, Tota la nuèch canta, Canta sa canson.
Se canta que cante, Canta pas per ieu, Canta per ma mia, Qu'es al luenh de ieu. »
(dédjou ma fenestro, i o un awzélou, touto la nuwè canto, canto sa cansou. Sé canto qué canté, canto pas per ïou, canto pèr ma mïo, qu’ès al luwein de iou).
Maintenant à vous !