Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

jeudi, mars 01, 2007

los vots

Los vòts (prononcé : lou vo)-littéralement : mes voeux.

« Far sos vòts o balhar sos vòts » (fa chou vo ou bailla chou vo), faire ses vœux si vous préférez en français est un sport national. « Subretot per los elegits », surtout pour les élus ! « Imaginatz un pauc », imaginez un peu les kilos de gâteaux de Rois, de « Reis-beus », que les pauvres députés-maires sont obligés « d’engolhar, de lampar, de taigir, d’engulir », en un mot d’avaler durant ce mois de janvier, « de genier ». Et la encore la France du sud et celle du nord ne sont pas logées à la même enseigne.

« Far los Reis », faire les Rois en domaine occitan se fait essentiellement avec un gâteau brioché, souvent agrémenté de « fruchas confidas », de fruits confits, et aromatisé à la fleur d’oranger, « a la flor d’irange ». En langue d’oïl et en Alsace la fève, « la fava », se trouve au cœur d’une frangipane. L’élu allergique à la pâte d’amandes a donc intérêt à se faire élire au sud de la Loire, « dins los DOL TOL », au coeur des départements et territoires d’outre Loire.

« D’un autre costat », d’un autre côté, le gourmand, « lo minja-tot » (lu mizo tou), « lo cura-topins » (lu curo-toupi), « lo lechadier » (lu léssadié), qui a été désigné par le peuple pour le représenté se trouve tout à fait à son aise en cette période « de vòts ». Il peut se laisser aller tranquillement et le cœur léger, « de bona sabor » (dé bouno chabour), à son pêché favori sans risquer le qu’en dira-t-on de la part des adeptes de la taille fine et du macro-bio.

« Per contre », en revanche, il ne faudra pas se plaindre après d’avoir des élus joufflus, « jauteluts » (zawtelu ), avec un peu de surcharge pondérale. Ce n’est là que le résultat d’un sens « ponchut », pointu, du sacrifice. Et plus nos élu(e)s ont de mandats et plus ils payent de leur personne enchaînant « vòts après vòts », « Rei-beu après Reis-beu ». Ne faudrait-il pas enfin une loi contre le cumul des mandats afin de préserver la santé de nos élus ?

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