Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

jeudi, mars 01, 2007

l'impòst

L’impòst (prononcer l’i-mpo)-littéralement : l’impôt

Au nord du Périgord « se disen », on dit, « paíar la talha » (poya lo taillo). Au sud « se ditz », on dit, pagar l’impòst (poga l’i-mpo). Vous me direz que quelque soient les façons de dire, « quand fau paíar, fau paíar », quand il faut payer, il faut payer. « Autre còps » (awtré co), au temps jadis, le roi levait l’impôt, « lo rei levava la talha » (lou rèï lévavo lo taillo), pour lui-même et ses amis. Il payait ainsi « las fringas-marçau », les grosses fêtes qu’il offrait à ses courtisans. « Se paiava quauquas guerras tanben », il se payait aussi quelques guerres. « Et puei », et puis cela nourrissait, « quò nuirrissiá », les femmes et hommes d’églises « que n’avián ben mestier », qui en avaient bien besoin. Tout le monde s’acquittait de ses impôts qu’il soit pour ou contre, qu’il soit pauvre ou pauvre. « E òc, qu’era subretot lo pòple que zo paiava », c’était essentiellement le peuple qui devait payer. « E qu’es entau » (é qu’èï eintaw), c’est ainsi que naquirent quelques générations de croquants frondeurs « sadolats de miseria », saouls de misère, dont les noms résonnent encore dans les bois du Périgord : Buffarot, Pellegrin !

« Auei », aujourd’hui 57 % des gens ne payent pas « la talha ». Et cet impôt ne sert pas « nonmàs », seulement aux frasques des dirigeants ou à la guerre mais aussi et « subretot » au bien commun « coma l’escòla »-l’école, ou « la santat »-la santé. « De segur », bien sûr il faut faire attention de ne pas « degalhar, confondre, besilhar », dépenser l’argent public sans raison. « Au contrali », au contraire il est bon que ceux à qui le peuple en confie la gestion pensent toujours à « mainatjar, eschivar, far durar, eisubir », économiser cette manne qui n’est pas inépuisable.

Mais quoiqu’il en soit, il ne faut pas perdre de vue que de « la talha » dépendent en grande partie « la libertat, l’egalitat e la fraternitat »-la liberté, l’égalité, la fraternité.

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