Chronique hebdomadaire en occitan dans sud-ouest Dordogne - Martial Peyrouny

La langue d'oc en Périgord ou comment comprendre les indigènes et mieux les apprécier.

jeudi, mars 01, 2007

Autonomia

Autonomía (prononcé autonomio)-littéralement : autonomie

La France se voit céder la Corse en 1768 par les génois. « Màs quò se faguet pas solet ! » (ma ko ché fagué pa choulé). L’affaire ne fut pas simple. « Quò fuguèt nonmàs au prètz d’una lonja lucha » (ko fugué nouma aw prè d’uno lounjo lusso), ce fut au prix d’une dure longue guerre menée à la résistance armée, « lo resistença armada », des Corses de Pascal Paoli « que l’isla fuguèt presa », que l’île fut prise avec la défaite de Ponte-Novo le 8 Mai 1769.

« A i espiar, ‘visar, agachar, regardar », à y regarder de plus près, la Guadeloupe ou la Martinique sont « dins lo borsicon », l’escarcelle française depuis bien plus longtemps, « dempuei mai de temps ».

Souvent « se ditz », on dit, que la Corse ne pourrait pas « subreviure soleta» (chubréviwré shoulèto), survivre toute seule sans la protection nourricière de la France. « Mas me deivi », mais il me semble que Malte, Chypre, le Lituanie son membres de « la comunautat européenca » comme les grands pays « e que quò fai enauja a degun », et que cela ne gêne personne. La langue maltaise « es quitament », est même aidée par l’Union européenne pour se maintenir et se développer. « Quo es pas de creire » ! Pas croyable !

Attention, je ne dis pas que la Corse doit être indépendante ou qu’elle n’est pas française. « Los corsegas », les corses ont payé très cher se droit en 14-18 en perdant 15% de leur population. « Dise nonmàs », je dis juste que c’est possible, et qu’il ne faut pas toujours croire que la France sera comme elle est, « entau qu’es », pour des siècles et des siècles.

« Sabem ben que i a de chausas tabós ». C’est vrai qu’il existe des choses intouchables, tabous dans notre République.

Mais comme certains aujourd’hui, « daus uns uei» (daw-z-u uwèï), croient en une France immuable, Louis XVI devait penser le 14 juillet 1789 « que ‘chabariá o acabariá dins son liech coma rei de França », qu’il finirait dans son lit comme roi de France.

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